L'aventure reprend

31.03.24

Changement de cap

Après près de quatre semaines de repos bien mérité en Martinique, dont malheureusement une passée au lit après avoir été infecté par le virus de la Dengue, il est bientôt temps pour Louis Margot de reprendre son aventure à la force humaine. Le départ de l’île française aura lieu depuis la commune du Marin, un village au sud-est de l’île, au début du mois d’avril.

Selon le plan élaboré avant son départ en septembre de Morges, le rameur devait rejoindre le Costa Rica puis remonter jusqu’à la côte Ouest des États-Unis d’Amérique à vélo. Ce n’est cependant plus cette option qui est envisagée. Il s’agira maintenant de ramer jusqu’en Colombie puis de rouler jusqu’au Pérou. De là, Louis s’embarquera pour la Grande traversée : l’océan Pacifique.

Un départ du sud

Pour traverser le Pacifique à la rame, « il y a deux moyens », décrit l’aventurier, « il faut soit partir du nord, soit du sud ».

Bien qu’une traversée du Pacifique avec comme point de départ la côte Ouest des USA soit plus courte en temps et en distance, il s’agit aussi bien d’un point de départ difficile en termes de vents, ceux-ci rendant difficile l’éloignement des côtes au départ. La direction des vents pourrait aussi avoir comme conséquence de ne pas assez pousser le bateau vers l’ouest et de ne pas le mener vers les îles Hawaï, prévues à l’origine comme arrêt-étape, mais de le mener trop au sud. « Si on y est préparé et qu’on a assez de nourriture, ce n’est pas grave », commente Louis Margot, « mais c’est pénible car ça fait traverser le Pacifique sans pause ».

De plus, la période des cyclones s’étend de mi-mai à fin novembre, cela aurait forcé Louis à partir tôt de la Martinique pour rejoindre le plus vite possible la côte Ouest nord-américaine. Une course contre-la-montre presque impossible dans laquelle le rameur n’avait pas envie de s’engager.

En choisissant un départ par le sud, le Vaudois joue donc la carte de la sécurité. Car bien qu’étant plus longue, une traversée par le Pacifique sud a comme avantage d’être plus sûre par l’absence d’ouragans et le faible nombre de dépressions, et ce jusqu’en Polynésie.

Un pas après l’autre

Mais la route est encore longue avant d’atteindre la capitale du Pérou, Lima, point de départ prévu de la Grande traversée. En effet, une vingtaine de jours de rame seront nécessaires pour atteindre la Colombie auxquels viendront s’ajouter approximativement quatre mille kilomètres de vélo, dont environ trente mille mètres de dénivelé pour gagner la capitale péruvienne.

« Les vingt jours de rame devraient être très favorables, voire trop favorables », explique-t-il, « trop favorables car dans cette zone les vents peuvent parfois souffler jusqu’à 30 nœuds, ce qui crée de grosses vagues ». « On ne se rend pas compte mais les vagues avec un bateau à rame ce sont les montagnes russes », continue le Vaudois.

Enfin, quand on le questionne sur sa sécurité à vélo, notamment lors de la partie colombienne de son étape à vélo, le Vaudois qui prend ce risque très au sérieux résume la situation très simplement : « Bien sûr que ça peut être dangereux, mais on peut limiter les risques en suivant les consignes et en faisant attention. Pour donner des exemples, je ne roulerai pas de nuit, et je sais qu’il ne faut pas aller dans le sud-est du pays ».

Maintenant, il ne reste plus qu’à !

Article : Jérôme Laurent

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